HS: de la mécanique à la mécanique

Le topic de Rapière sur son compteur pessimiste m'a rappelé qu'avant de commencer à bricoler les autos, j'étais sur un autre type de mécanique, un peu plus fin: les appareils photo. J'ai commencé la photo à l'âge de treize ans avec une merveille de mécanique, un reflex Olympus Pen F que m'avait prêté mon père, et que j'ai toujours. Mais après le boom du numérique des années 2000, le moindre appareil tout mécanique avait déjà trente ans et plus grand-monde ne savait entretenir et régler ces petits ressorts. Et le jour où mon vénérable Pen F a cafouillé, il a bien fallu que j'opère, aidé par quelques cours d'horlogerie que m'avait donné mon grand-père, ancien horloger, quand j'étais gamin.

J'ai retrouvé quelques photos de cette époque (quinze ans déjà) où je démontais et remontais un obturateur Copal les yeux fermés (c'est fini ça, je ne saurais même plus par où commencer).

Mon Pen F tout d'abord:



Détail de l'obturateur (rotatif !):



Rien de grave finalement, une dent de sautée sur la distribution l'entrainement ce qui empêchait l'obturateur de finir sa course. Mais ça m'a donné des idées pour la suite, et c'est ainsi que je me suis retrouvé à acheter des appareils en panne pour trois fois rien et les retaper pour mon usage personnel.


Un Zorki 1 (cousin russe du Leica II) avec un rideau décollé:







(Ici à droite, à côté d'un "grand" Zorki 4)


Un paquet de Yashica Mat toutes générations confondues, avec divers problèmes d'armement, obturateurs collés, vitesses lentes HS etc...




Beaucoup de révisions classiques sur des reflex, y compris pour des potes: Pentax Spotmatic, Pentax MX, Olympus OM-1, OM-2, 35RC, Ricoh 500GX, Canonet en tous genres... Ici un Nikkormat:








Une pièce rare, dont je ne me suis jamais servi: un Neocat 2S, assez rustique avec une pauvre optique triplet, mais il a du charme






Et puis les deux dont je suis le plus fier, deux Leica M2 achetés une bouchée de pain (pour un Leica, j'entends) mais en sale état. Le premier, de 1958 (un des premiers), avait un rideau percé, il m'a demandé une quarantaine d'heures de travail pour changer ledit rideau et surtout, rerégler la mécanique: obturateur, freins etc...



C'est beaucoup de patience pour ajuster tous ces réglages et retrouver la douceur et le silence de fonctionnement qui fait la réputation du Leica M.




Et le deuxième, un "faux" noir de 1965 (les vrais laqués noirs atteignent des cotes complètement déraisonnables), arrivé en piteux état, mais mécaniquement correct. Beaucoup de cosmétique effectuée dessus !








Et voilà le boulot :




Aujourd'hui j'ai un peu tourné la page et je suis passé à la mécanique agricole anglaise. Je n'ai gardé que l'essentiel: mon fidèle Pen F, l'ancien Spotmatic de mon père (encore un bel objet, et qui ne coûte absolument rien en occasion), les deux Leica et un Yashica Mat. Mais dans la pratique seul le Yashica Mat continue à servir.

C'est vrai que c'est beau aussi comme mécanique

Mon grand père était horloger, mon père aussi.
J'adorais le regarder travailler, démonter et ranger méticuleusement chaque pièce,
Tourner, braser, restaurer une roue dentée en lui découpant 2 ou 3 dents cassées, en tournant (son tour était grand comme ma perceuse), en forgeant un morceau du même métal en lieu et place puis et reformant les dents cassées avec une scie épaisse comme un cheveux et une lime fine comme une lame de rasoir.
Le soir venu, il posait sur son ouvrage une énorme cloche de verre pour le mettre à l'abri de la poussière pour le reprendre le lendemain.

Il se déplaçait aussi dans les grandes maisons bourgeoises pour réparer sur place et régler de grandes horloges intransportables.
Il nous racontait ensuite, au repas du soir, avec des mots pompeux et de grands gestes, les détails luxueux de ces maisons qui nous étaient interdites et qui nous faisait ensuite rêver toute la nuit.

Je pense qu'il en rajoutait une dose

Salut .

Chapeau à tous ces artistes qui ont le doigté et surtout la patience pour réparer ce genre de fines mécaniques . Perso , rien qu'à voir la taille des pièces j'en ai le smains qui tremblent

Super interessant tout ça! Moi j'ai un vieux praktica LTL.

On s'éloigne de mon compteur auto mais chapeau l'artiste...
Je n'ai ouvert que le fond d'un vieux Zénit pour décoincer une pièce et il pourrit encore marché 40 ans plus tard...
Bonne journée

Oui, c'était de la super mécanique et ça coûtait une blinde.
Récemment quelle ne fut pas ma surprise de voir la marque Leica apposée sur un putain de numérique chinois !

Salut !

J'admire ton travail  
Les vieux appareils, c'est un peu comme les anciennes, on ouvre, on répare

Un jour mon Minolta SRT 100 B est tombé à la flotte ...... avec moi et en octobre brrrr.
Il n'était pas tout seul, mon caméscope Sony et mon premier Nokia ont fait le plongeon.
De retour à la maison, j'ai ouvert ce qu'il était possible d'ouvrir et j'ai séché.
Seul le Minolta a récupéré sa santé, quoique au 1/1000 ème il y y un hic, le volet bouffe un bout de la photo mais le reste marche.

Le premier numérique offert par mes filles, un HP, s'est mis à dévorer ses batteries, 10 photos et plus de batterie  au rancard !
Plus tard, ma femme m'a offert un Sony Apha 200 avec un super zoom.
1 an plus tard il déconne !
Comme il était sous garantie (2 ans), retour à la boutique.
Il part au SAV et un mois plus tard je reçois une facture pour l'écran cassé !
L'écran était en parfait état quand il est parti, alors je leur ai écris que si ça s'était abimé dans le transport, il y a les assurances et je suis resté sur ma position.
Au bout de 5 bons mois, la boutique qui me l'avait vendu m'a fait une offre "que je ne pouvais refuser" : un boitier Alpha 230 neuf pour 150 € (ça valait plus de 250 €), banco !
Celui là a duré plus longtemps, mais après le reportage au Monte Carlo historique de 2018, couic !!!
Mort, plus rien  
Du coup, je suis passé à l'ennemi en prenant un Canon.

Je vais lorgner sur les Leica en occase.
En 1969, j'en avais vu un à 400 F, c'était trop cher pour mes pépettes.

J'ai toujours un Pontiac 6x9 de mon père avec lequel j'avais débuté, mais manque de bol les pellicules format 620, il n'y en n'a plus depuis belle lurette.

marc02 a écrit:
J'ai toujours un Pontiac 6x9 de mon père avec lequel j'avais débuté, mais manque de bol les pellicules format 620, il n'y en n'a plus depuis belle lurette.

Tu peux te débrouiller en utilisant du 120 enroulé sur une bobine de 620!

françois44 a écrit:Tu peux te débrouiller en utilisant du 120 enroulé sur une bobine de 620!

J'y ai un peu pensé, ça me rappellerait le temps où il fallait mettre le film dans le bac de développement dans le noir absolu.