Peugeot 202 de 1938 (Première série)

Salut

Je viens de relire tout le sujet et j'ai trouvé ça :

gerard54 a écrit:Egal à toi même; toujours aussi beau.

Et , j'ai pêcho , pêcho , Jean Marc qu'est ce qu'il est bô

 ...oh le salaud!

Bravo Jean Marc !

Mieux que de la mécanique, c'est de la bijouterie

Il va falloir trouver un beau jour et des routes propres pour la faire rouler
Bon courage pour le train avant, la boite et merci pour ce reportage archi complet

encore bravo et merci de nous faire partager la suite

Salut, les copains!

Voilà la suite des aventures de ma Peugeot 202.

Après avoir fait tourner 1h le moteur dans mon atelier, histoire de le re-roder un peu après remontage avec son huile toute propre, et vérifier qu'il n' avait pas de fuite ou de problème, je me suis reposé quelques jours...
Et puis, la passion a recommencé à me titiller, alors puisqu'on arrive au printemps, j'ai enfin ressorti ma "belle" de sa grange pour continuer les remises en état.
Et là... Grrr!  j'avais regardé la météo, qui m'affirmait "grand soleil sur la région pendant la semaine qui suit"... Donc je sors Sidonie, j'ouvre toutes les portes et les vitres, histoire de l'aérer après 2 ans d'hibernation, je passe un bon coup de "Nenette" sur sa carrosserie, puis je m'en vais aider mon épouse à s'occuper de ses parents âgés...
Foutre de m.... de météo... à peine 2 heures après, il se met à pleuvoir... J'arrive juste à temps pour éviter des dégâts aux sièges, je referme le tout, mais plus possible de la bâcher, trempée comme elle était...
Et toute la nuit, il tombe des cordes, des cordes et des cordes, à pendre toute une région!
Le lendemain, très inquiet, j'ouvre une porte de la voiture... et découvre une baignoire sur les tapis de sol avant, heureusement en caoutchouc... Le joint de pare-brise tout neuf, posé il y a quelques années, s'était rétracté (bonjour la qualité des refabrications!), et l'eau était passée!
Heureusement, les tapis caoutchouc avaient bien protégé, je n'ai eu qu'à faire sécher la thibaude de dessous, repasser une peau sur la carrosserie (qu'il me faudra re-lustrer de toute façon), et... pas de dégâts, mais une belle peur!



Pour revenir à la suite des travaux, après démontage des roues avant et mise sur chandelles, je me suis attaqué au démontage de l'ensemble de direction: boîtier, bielles, bielettes, renvois, rotules... afin de tout nettoyer en profondeur, et... y'a du boulot!
Par contre, au démontage des roues, je me suis rendu compte qu'il y avait encore de la peinture d'origine sur les tambours, et qu'il n'y avait aucun jeu anormal, mis à part dans le boîtier de direction, sur lequel il faudra affiner le réglage:





Ensuite, vérification des jeux, pour l'instant tout semble en parfait état, remplacement des soufflets de rotules, nettoyage et remise en état des graisseurs Técalémit, puis remise en peinture des bielles et du boîtier, remontage, graissage, réglages divers, avant de s'attaquer aux pivots de roues et aux axes des triangles.
Pour vous donner une idée de ce qui m'attend, voilà l'état de l'ensemble:



... Et voilà l'état d'une rotule, on peut dire qu'elle était bien graissée, mais... Beeeuuurk!



Par contre, pour désolidariser la colonne de direction du boîtier, il m'a fallu l'après-midi, avec des techniques improbables, pour ôter la satanée goupille qui la retenait... très solidement depuis 83 ans!  Et il me faudra remplacer tous les soufflets des rotules, qui sont bien atteints, mais ça se trouve encore facilement, la technique n'ayant pas trop changé de nos jours!





Voilà la fameuse goupille, avec un des soufflets de rotule:



Bon, ben j'm'en vas maint'nant m'attaquer au nettoyage, je vous referai d'autres photos "après", parce que j'ai pô envie de bousiller mon appareil photo avec mes mains toutes cra-cra!
En attendant, voilà ma belle enfin protégée sous sa couverture d'été! A bientôt les copains!

Jean-Marc du Rhône a écrit:
Voilà la fameuse goupille, avec un des soufflets de rotule:

A ces p...n ! de goupilles-clavettes comme il y avait autrefois sur les pédaliers de vélo !

Du coup tu fais quoi pour ton joint de parebrise ?

Salut, l'ami!
Je vais re-démonter le pare-brise, et mettre un nouveau joint (si j'en trouve un de bonne qualité...), avec du silicone noir dedans et dehors... je ne vois pas d'autre solution!
Mais c'est le pare-brise d'origine, et il comporte encore un auto-collant de l'époque de la livraison de la voiture, avec les préconisations de rodage, alors j'ai peur de le casser...

Salut Jean-Marc du Rhône,
tu es sur que ça vient du pare-brise?
Je remarque que l'essui-glace est situé sur le pavillon de toit;
pour ma part l'eau entrait par eux.

Salut Jean Marc

Par hasard il n'y avait pas l'étiquette avec la marque de la peinture sur les tambours ? Je déconne
Pour résister 83 ans c'est de la belle qualité !
J'ai l'habitude de peindre les disques et les tambours avec de la peinture haute température, mais en démontant 2 ans plus tard, elle n'a guère résisté.
La rotule est bien cracra, mais au moins, on voit que les périodicités de graissage ont été respectées.

Évite le silicone rajoute peut être plus du butyl

Jean-Marc du Rhône a écrit:Salut, les copains!

Voilà la suite des aventures de ma Peugeot 202.

Je ne vois pas bien la fonction des deux ressorts de traction, au dessus des longerons ??

RétroLoc' a écrit:

Je ne vois pas bien la fonction des deux ressorts de traction, au dessus des longerons ??

Salut, les deux ressorts sont la première version des supports moteur de la Peugeot 202, uniquement en 1938.
Mais c'est vrai que sans le poids du moteur dessus, ils ont une drôle d'allure!

Ganesh a écrit:Évite le silicone rajoute peut être plus du butyl

Tu as sans doute raison, en plus c'est un produit très ancien qui correspond mieux, Merci!

gerard54 a écrit:Salut Jean-Marc du Rhône,
tu es sur que ça vient du pare-brise?
Je remarque que l'essui-glace est situé sur le pavillon de toit;
pour ma part l'eau entrait par eux.

Merci Gérard, mais j'avais déjà changé les joints d'axes d'essuie-glace, et suis sûr qu'ils sont étanches... mais ça aurait pu!

marc02 a écrit:Salut Jean Marc

Par hasard il n'y avait pas l'étiquette avec la marque de la peinture sur les tambours ?  Je déconne
....
La rotule est bien cracra, mais au moins, on voit que les périodicités de graissage ont été respectées.

Salut Marc, merci pour ce message plein d'humour!

Jean-Marc du Rhône a écrit: les deux ressorts sont la première version des supports moteur de la Peugeot 202

Et les ressorts tirent le moteur vers les longerons ?? Comme si son poids n'y suffisait pas ?

Mais non, ils jouent le rôle d'amortisseurs dans les secousses!

Je n'ai pas compris le montage, mais je peux déjà certifier qu'un ressort ne peut pas jouer le rôle d'un amortisseur. Jamais. Un ressort de traction comme ceux que je vois exercent une force proportionnelle à leur allongement. Que pourraient-t-ils faire d'autre ?

Salut
Amortisseur, c'est façon de parler.
Ce n'est pas un vrai amortisseur à proprement parler, c'est une liaison élastique entre le moulin et la caisse.
C'est moins brutal que le moulin boulonné directement au chassis.
Citroën dans les années 30 vantait son système de liaison du moteur au chassis, constitué par un ressort hélicoïdal.

Le fameux moteur flottant avec le cygne

Des supports moteurs avec fonction amortisseur, ça existe. Même avec amortisseurs pilotés !
Sur la photo le moteur est absent. Je comprend qu'on veuille le "porter" mais pas qu'on veuille le tirer vers le bas (ressorts de traction).
Les Citroën ont des ressorts de compression qui (sup-)portent le moteur.

Ce sont bien des ressorts en traction, qui servent donc de suspension au moteur, tendus sur un axe central qui est installé à travers un silentbloc.
La photo ci-dessus, qui vous a fait poser ces questions, était plutôt centrée sur le mécanisme de direction, et n'est donc pas très claire, le moteur étant déposé...
Voici des vues plus explicites du moteur installé sur ses supports qui vous permettront de mieux comprendre leur fonctionnement...

Bonjour Jean Marc

Il me semble que ce montage avait été mis pendant la première année de production, j'ai bon ?

Bonjour Marc,
Oui, tu as raison, dès la fin de 1938 le montage a évolué de façon plus classique, perdant à la fois ces supports moteurs à ressorts et les barres de torsion, au bénéfice de supports anti-vibratoires caoutchouc plus classiques et de lames de ressort transversales à l'avant, avec des amortisseurs hydrauliques au lieu de ceux à friction de la première année!
Je vois que tu connais bien ce modèle!
Belle fin de semaine à toi!

RétroLoc' a écrit:Des supports moteurs avec fonction amortisseur, ça existe. Même avec amortisseurs pilotés

Salut .

Sur une 202 , c'était couplé avec l'ABS et le radar anti collision

Bon, alors... SLC
(...Salut les copains... ça vous rappelle quelque chose, hein??? "Je vous parle d'un temps que les moins d'soixant' ans ne peuvent pas connaître... " )
J'ai commencé (enfin.. sérieusement!) les travaux sur l'ensemble de direction: boîtier, biellettes, rotules, graisseurs etc..., et y'avait du taf!

Après les vérifications d'usage avant démontage concernant les jeux habituels, qu'il faudra sans doute refaire une fois tout remonté, parce que... vu la quantité de graisse fossilisée par les 83 ans de la bête et ses 53 ans d'immobilité, y compris dans les graisseurs Técalémit complètement bouchés, pas sûr que les jeux éventuels soient perceptibles, j'ai entamé le démontage total et le nettoyage "pièce par pièce", y compris rondelles et boulons... mais ça, vous me connaissez maintenant!

Et heureusement qu'avec les portables aujourd'hui on peut faire des tonnes de photos en prévision de doutes éventuels au remontage, et que j'avais accumulé depuis 5 ans des kilos de documents d'usine, parce que je n'avais jamais de ma vie démonté à ce point un train avant de plus de 80 ans, et... il n'est pas évident du tout de ne pas remonter une pièce à l'envers... ou d'en trouver une ou deux de trop à la fin, comme chez Nikéa!

En plus, quand j'ai ouvert le boîtier, j'ai découvert que ce qui avait été de l'huile de ricin il y a 80 ans s'était transformé en un infâme goudron, parce que rien n'avait été ouvert depuis sa sortie d'usine, et aucune préconisation de vidange ou de nettoyage autre que la remise à niveau n'étaient prévues dans le carnet d'entretien... mais heureusement, la voiture ne totalisait lors de mon acquisition que 26800km d'origine, alors tout est semble t'il resté en assez bon état.

Par contre, entre les goupilles type "pédalier de vélo des années 50" et les boulons serrant des bielles fendues, aussi impossibles l'une que l'autre à extraire, j'ai passé des heures et des heures à tout essayer, du tournevis écarteur enfoncé dans la fente à la presse, avec en permanence "la trouille au ventre" de casser quelque chose, sachant combien les pièces en bon état sont difficiles aujourd'hui à trouver... sans compter les bagues en bronze enchâssées, dont on ne sait trop si elles vont quitter leur logement d'un ou deux coups de maillet ou à la presse...
Mais au bout du compte, tout a pu être démonté, patiemment... très très patiemment!   Je vous fais grâce de mon humeur au bout de quelques jours de galères!

Et voilà à quoi ça ressemble:



Là, on peut voir le "goudron" qui s'est formé, bien cra-cra!    
Je crois que même si jusqu'à présent tout fonctionnait bien, ça n'aurait pas duré!



Mais les galères (enfin... juste pour rire, parce que... je n'ai pas à me plaindre, vu l'état de conservation de l'ensemble! ) ne sont pas terminées, je décide de démonter entièrement les quatre rotules et leur graisseur, pour tout nettoyer à fond et remplacer les soufflets de protection... et là, je ne comprends pas...
L'ensemble est retenu par un ressort en anneau (en forme de "C" que l'on voit en haut à gauche de la photo d'ensemble, un peu plus loin), pris dans une saignée bien bien profonde qui interdit tout usage d'extracteur ou de pointeau... et visiblement en 1938 ils n'avaient pas encore eu l'idée de lui mettre des oreilles, qui auraient permis d'utiliser une pince à circlips... Je passe une nuit à me creuser la cervelle pour essayer de trouver une solution... impossible... Grrr!  
En désespoir de cause, je nettoie à fond les deux biellettes, l'esprit occupé par ce problème, et là... miracle!  
Qu'est-ce que je m'aperçois-je???
Un tout petit trou est percé à l'extrémité de chaque biellette, que la graisse avait bien caché, rempli qu'il était, et juste à l'emplacement des circlips! Alors la solution est là, toute trouvée... je repousse chaque ressort avec un morceau de clou, serré dans l'étau avec la tête de biellette, et le ressort sort tranquillement tout seul!!!

Voilà le corps du délit:



Après de heures de grattage, de nettoyage et de repolissage, v'là l'travail!



J'ai eu la chance, comme je vous l'avais raconté précédemment, de retrouver plusieurs pochettes de joints d'époque, dans lesquelles j'ai eu le plaisir de trouver une bonne partie de ceux dont j'avais besoin pour le remontage... en ce qui concerne ceux en papier, un seul manquait à l'appel, que je vais refabriquer avec une feuille de la bonne épaisseur.
Par contre, je dois trouver une solution pour un joint en caoutchouc, épaisseur 5,5mm (à monter sous une coupelle de serrage), diamètre extérieur 32, intérieur 19,6... Introuvable, même en joint spi à modifier éventuellement... On le voit en bas à droite sur la photo ci dessous, cassé en deux et dur comme du béton... pas étonnant que l'huile fichait le camp du boîtier!
Si quelqu'un a une idée ou une adresse pour refabriquer, à partir de caoutchouc ou de cuir... j'avoue que ça m'aiderait!



Enfin, histoire de terminer les aventures pour aujourd'hui, voilà les pièces qui vont profiter d'une couche d'apprêt, de trois couches de peinture noire satinée, et d'une cuisson au four (j'en profite quand Madame n'est pas là pour squatter le four de la maison et ne pas me faire courir après avec le rouleau à pâtisserie! ... Mais nooon, je rigole, elle n'est pas comme ça, j'ai de la chance! )



Alors à bientôt, les copains... enfin si ça vous dit toujours, et si tout mon baratin ne vous lasse pas trop!